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Fatou Cissé, Chorégraphe

Née à Dakar, Fatou Cissé découvre très tôt la danse à la Manhattan Dance School fondée par son père, Ousmane Noël Cissé, ancien directeur du Ballet National du Sénégal. Elle se forme ensuite au sein du ballet traditionnel guinéen Bougarabou avant de participer à la création de la compagnie ARTE et de son premier spectacle, Le Cimetière des masques (2001). Sa rencontre avec le chorégraphe congolais Andréya Ouamba l’amène à intégrer durablement sa compagnie, où elle développe une approche plus contemporaine du mouvement.

En 2012, Fatou Cissé crée son premier solo, Regarde-moi encore, une pièce qui questionne la place des femmes dans la société sénégalaise. Lauréate du programme Visas pour la création de l’Institut français, elle tourne en Afrique et en Europe, s’imposant rapidement comme une chorégraphe émergente à suivre. Deux ans plus tard, elle présente Le Bal du Cercle au Festival d’Avignon, confirmant la force de son écriture artistique.

Depuis plusieurs années, son travail interroge la condition féminine dans une Afrique partagée entre traditions, normes sociales et désir de modernité. Tout en reconnaissant la tension entre sa foi musulmane et son rôle d’artiste, elle privilégie un langage du corps non explicite, laissant le mouvement exprimer ce que les mots ne peuvent dire. Dans ses pièces, les femmes évoluent souvent à la frontière de l’immobilité et de la libération, révélant une profonde réflexion sur les corps contraints.

En 2022, elle présente La ville en mouv’ment au festival Dak’Art, affirmant un retour aux sources dans sa ville natale. Depuis Le Bal du Cercle, elle puise également dans l’esthétique des bals de rue, notamment le tanebeer, espaces où les femmes peuvent temporairement s’affranchir des rôles qui leur sont imposés. Cette dimension populaire et carnavalesque irrigue aujourd’hui pleinement son travail chorégraphique, ancré dans Dakar tout en dialoguant avec le monde.

© Le Loft Dakar 2025

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